C’est une légende qui serait née des furieuses disputes conjugales de Jupiter,
le maître des dieux, et de sa déesse épouse Junon.

Cette mésentente divine secouait si souvent l’Olympe que la jeune et belle Iris, Messagère des dieux,
fuyait le plus souvent ce climat maussade.
Filant sur son arc-en-ciel, elle allait retrouver tous les jours, Opale, un gentil berger “mortel”, épris d’elle,
qui lui jouait de sa flûte de roseau des mélodies scintillantes.
De plus en plus charmée, Iris s’attardait tant et tant que sa montée vers l’Olympe, presque’ à la nuit tombée,
désorganisait le service du courrier, mal distribué par ses soins négligents.

Un matin, excédée par la conduite d’Iris, Junon résolut d’en avoir le cœur net.
Elle suivit sa messagère et arrivée sur terre, se cacha derrière un buisson et découvrit les deux amoureux.
Mollement étendue sur l’herbe tendre, Iris s’amusait des reflets châtoyants de son écharpe couleur d’arc-en-ciel
que le soleil faisait miroiter, tout en écoutant les chants mélodieux de son compagnon.
Le tableau était si paisible que Junon, qui gardait encore dans son oreille
l’écho de la dernière dispute avec son mari,
fût prise d’une rage meurtrière.

Elle fit descendre un nuage dont elle enveloppa insidieusement les deux amoureux et
décréta qu’en cette prison, il leur faudra rester jusqu’à leur dernier souffle.
En vain, Iris supplia, Opale pleura, Junon demeura inflexible.
Elle regarda mourir et comble de cruauté, afin de ne rien perdre du spectacle auquel elle se délectait,
elle transforma le nuage en pierre transparente.

C’est ainsi, par l’acte de méchanceté d’une déesse vindicative que ce quartz précieux
garde les couleurs de l’écharpe d’Iris à travers les larmes d’Opale…