Gandhi et la « non-coopération ». Valable en 2011 ?
Transmis par Arcturius le 25 - juillet - 2011
Ramer ou ne plus ramer, that is the question ?
_ Economie 2011, Démocratie 2011 : y collaborer ou ne plus y collaborer ?
France : bilan économique 2011
_ Aucun budget à l’équilibre depuis 30 ans.
_ Le bilan de chaque année est une perte.
_ Le bilan de chaque jour est une perte.
_ Le bilan de chaque jour est une destruction globale de valeur, compensée par la souscription d’une nouvelle dette, ie une perte d’indépendance et d’autonomie.
_ Un organisme qui fonctionne ainsi est non-autonome et non-pérenne. La taille ne fait rien au destin de l’affaire, elle ne fait que le différer.
_ C’est une galère pilotée dans une mauvaise direction depuis 30 ans et
qui conduit ses passagers, et les enfants de ses passagers, au naufrage.
France : Bilan démocratique 2011
_ Au diapason du bilan économique.
_ De la démocratie nous sommes d’abord passés à la démocratie représentative, où une caste d’individus, les élus, s’occupe, pour la population, des intérêts de la population. C’est ni plus ni moins qu’une forme de tutelle.
Une tutelle justifiée pour 1000 bonnes raisons : les lois sont désormais trop compliquées, le peuple est trop populaire, trop populiste, etc, etc.
_ Et puis, la caste des élus s’est professionnalisée (pour mieux servir le peuple bien sûr).
_ Et puis, la caste des élus s’est dit que pour mieux faire son travail, il convenait d’être bien entourée. Et d’embaucher un maximum de personnel, directement ou indirectement. Un personnel, aujourd’hui une armée, qui sait être reconnaissante le moment venu.
_ Et puis, la caste des élus s’est dit que d’être aimée du peuple, c’était ma foi bien sympathique. Et d’organiser la distribution d’allocations innombrables à une population qui sait aussi être reconnaissante le moment venu. Ah, qu’il est doux le métier de teneur de louche !
_ Et puis, avec le bipartisme de facto, la caste des élus a compris que l’essentiel pour être élu était d’abord d’appartenir à l’un des 2 partis et d’y être désigné candidat.
_ Et puis, la caste des élus s’est auto-votée tellement d’avantages que cela lui a permis de complètement se déconnecter des problèmes sordides de la population d’en bas. Le député qui se promène parmi ses électeurs a rigoureusement autant de compréhension pour eux, que vous en avez pour les animaux du zoo où vous vous promenez avec vos cacahuètes.
_ Et puis la caste des élus s’est dit que la bagarre avec le camp d’en face, c’était bien joli pour amuser la population les soirs d’élections, mais que en pratique, si l’élu du jour veut bien embaucher le perdant du jour, et si le perdant du jour veut bien rendre la pareille le moment venu … et bien il n’y aurait plus jamais de jour de disette dans la famille.
Bref, de glissement gentillet en glissement gentillet, nous voilà désormais rendu avec une classe politique oligarchique, qui ne s’occupe fondamentalement plus que de ses propres intérêts, des intérêts de ses proches et interlocuteurs effectifs et quotidiens (oligopoles et corporatismes).
_ Le principal travail (et le vrai métier) de l’oligarchie aujourd’hui est désormais de dissimuler par tous les moyens possibles la réalité de la situation ci-dessus à la population.
_ Et la population dans tout ça ? Au fait, que devient-t-elle ?
Il y a ceux qui partent … bon gré, mal gré.
_ Une frange notable de la population saute chaque année par-dessus bord de la galère France, destination l’étranger. C’est une hémorragie cachée, absolument pas médiatisée, mais dont l’impact est significatif car ce ne sont tout simplement pas les plus mauvais qui s’en vont.
_ Une autre part de la population quitte la galère en se suicidant. Tout simplement. (En moyenne 1 à 2 agriculteurs se suicident chaque jour). Là aussi, le traitement médiatique est inversement proportionnel à l’ampleur du phénomène. Il y a plus de décès par suicide que par accident de la route … lesquels occupent le journal de 20h00 ?
Il y a ceux qui restent … pour 1000 raisons.
_ Parmi ceux qui restent, une part significative tente de réduire ou a déjà réduit sa participation à l’entreprise collective « France », ou du moins ce qui cherche à s’afficher comme la France « officielle ».
_ Ces formes de résistance sont très diverses (voire se croient opposées) et s’appellent travail au noir, « économie souterraine », troc, décroissance, etc. Elles sont soit stigmatisées par l’oligarchie ou alors tout simplement ignorées.
_ De même que l’état oligarque refuse depuis 30 ans de comptabiliser les votes blans (quoi ! des électeurs qui ne veulent ni des oligarques de l’UMP ni de ceux du PS !), l’état préfère faire semblant de ne pas voir cette opposition et ces refuzniks.
_ Et puis, mélange de nécessité, de résignation, de déni, une bonne partie de la population continue de ramer obstinément, et même de plus en plus fort (parfois jusqu’à la rupture). La tête dans le guidon, ils jouent fidèlement leur rôle, ils veulent ou doivent continuer à croire à la pièce de théâtre dont ils sont les acteurs …
_ En 1919, Gandhi, en désaccord avec le système imposé par les britanniques à son pays recommandait à ses concitoyens indiens
la « non-coopération« , le boycott de certains produits et l’indépendance individuelle.
_ Cette démarche était (et reste) parfaitement cohérente et logique.
Lorsqu’on est conscient que le système dans lequel on se trouve est malsain et nous emmène à la ruine, comment peut-on continuer à y coopérer (au-delà du strict nécessaire) ?
_ L’inconscience semble la seule excuse valable.
_ Et il est vrai que l’inconscience du monde réel est plus qu’encouragée par l’oligarchie en place. Subventions, allocations (à crédit !), pipolisation, abrutissement télévisuel, spectacles sportifs, alibi du terrorisme, amplification des faits divers, tout est bon pour tuer l’indépendance et laisser au citoyen le moins de temps de réflexion autonome possible.
Avec d’autres, je forme le voeu que l’internet soit l’un des instruments de reconquête de la conscience individuelle.
_ L’oligarchie (française et internationale) ne s’y est d’ailleurs pas trompée, puisque les offensives contre l’internet libre sont désormais incessantes.
En France, l’ignoble hadopi va venir déverser sa « pureté » (qui fleure tant le pétainisme) sur les hordes d’internautes terroristes pédophiles nazis corbeaux que nous sommes.
_ Certains croient ou espèrent que la transition entre notre « démocratie » représentative/délégative agonisante et une réelle démocratie directe « à la Suisse » (ou démocratie 2.0) se fera inéluctablement et tranquillement.
Peut-être ont-ils raison … mais j’en doute.
L’oligarchie au pouvoir, sans aucune distinction de droite ou gauche, sait qu’il y va de sa survie. Le combat sera masqué, déguisé (les PURs contre les méchants), mais il n’en sera pas moins féroce. Ces gens-là ont déjà fait beaucoup (regardez ce qu’il reste de la presse papier !) et continueront de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éteindre toute prise de conscience de masse.
_ La mise au pas de l’internet (« régulé », « civilisé », le masque importe peu) est vitale pour cette caste. Et, a contrario, il va falloir lutter pour s’y opposer et pour un internet libre.
C’est l’occasion d’un voeu (pieu).
_ Que tous ceux qui trouvent naturel de se battre pour un internet libre ne s’arrêtent par pitié pas juste à l’internet.
_ La liberté, ce n’est pas quelque chose de bon sur la toile … mais mauvais pour l’économie. Il n’y a pas une bonne liberté ici, et une mauvaise liberté là.
_ Si la liberté est bonne pour internet, alors elle est aussi bonne pour l’économie.
_ Si vous pensez qu’un internet « régulé » est une mauvaise chose, alors, par pitié, soyez cohérent et refusez aussi une économie « régulée ».
_ Il n’y a pas une régulation qui serait bonne dans le cadre économique et une régulation qui serait mauvaise sur internet. Les 2 régulations ont rigoureusement les mêmes effets : verrouillage en faveur des oligopoles (publics et privés) en place et installation d’une caste professionnelle de régulateurs (les teneurs de louches) corrompus ou travaillant à leur propre compte … comme c’est tristement le cas dans la plupart des économies occidentales aujourd’hui. Avec les douloureux effets que nous sommes en train de constater maintenant que les perfusions de la dette commencent à se faire difficiles.
PS : non-coopérer n’implique pas le retour au rouet ! Mais non-coopérer implique de réfléchir soigneusement (prendre le temps) à la part que nous apportons au système. Si nous pensons que le système en place est malsain, alors il faut minimiser autant que possible notre apport à ce système.
_ Dans le cas contraire, ce n’est pas la peine de protester verbalement contre un système auquel nous continuons à coopérer concrètement quotidiennement. C’est hypocrite et complètement incohérent.
Un petit lien pour la route :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mohand…
Article initialement publié sur La Route de la Fourmilière : http://rdlf.fr/5304
http://www.agoravox.fr/
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