Comme la Lune ne représente pas que l'imagination en astrologie, il suffit de regarder ses autres significations : la famille, le foyer, la mère, l'épouse, par exemple.

La famille de Méliès était multimillionnaire, grâce - notamment - à la contribution intellectuelle de la mère dans la fabrication des bottes (invention d'une nouvelle technique de couture) avec lesquelles ils ont fait fortune. D'ailleurs on peut voir la rencontre des parents de Méliès comme la conséquence d'une "blessure", puisque sans l'incendie de l'usine du grand-père Schuering, la fille ne serait jamais apparue à Paris. Oui, on peut voir tout et n'importe quoi... Avec ou sans Chiron.

Le père de Méliès est fermement contre les aspirations artistiques de son troisième fils. Il refuse de le soutenir une première fois en 1884, lorsqu'il veut intégrer les Beaux-Arts et lui demande de continuer d'apprendre le métier de bottier ainsi que le commerce. Déconfit, Méliès est envoyé à Londres pour apprendre l'Anglais, établir des connections pour son père, et poursuivre son apprentissage dans le but d'hériter d'une partie de l'entreprise familiale. On ignore ce que la mère pense de tout ça.

Au final, ce séjour à Londres lui permet de rencontrer John Nevil Maskelyne qui devient son ami et son mentor dans l'art de la magie. Quand il revient de Londres en 1885, Méliès espère devenir magicien. Il prend des leçons avec Emile Voisin et se représente dans des salons, et devant sa famille. Le père refuse toujours de le soutenir, mais la même année il se marie avec Eugénie Genin (la fille illégitime d'un ami - riche - de la famille) et c'est avec la dot de sa nouvelle épouse qu'il lui est enfin possible d'étudier l'art, le théâtre et la magie. Lorsqu'en 1888, le père décide de se retirer du commerce de botte, il divise l'entreprise en trois pour ses fils : George Méliès s'empresse de vendre sa part à ses frères pour acheter son premier théâtre - le Théâtre Robert-Houdin, boulevard des Italiens -, et se dédier entièrement à la magie et aux spectacles vaudevillesques.

Il va, tout au long de sa vie, inclure sa famille dans ses entreprises artistiques. Son frère Gaston partira à New York pour ouvrir un bureau et enregistrer sous droits d'auteur Américains les œuvres de Georges, et ainsi les protéger de la copie. Il finira par lui-même créer des films. Sa fille Georgette, son fils André et sa maitresse Jehanne d'Alcy - qu'il épousera plus tard -, participeront à ses spectacles et ses diverses créations.

De 1923 à 1925, Méliès est criblé de dettes : il vend la propriété familiale de Montreuil (héritée de ses parents) sur laquelle il avait construit ses studios, il fait fondre ses films pour en extraire l’argent, parfois il les vend : les films sont alors récupérés au poids et transformés en celluloïd pour fabriquer des talonnettes de chaussures destinées aux Poilus (on pourrait y voir, à la fois, le soutien et l'ironie douloureuse du maître de la M8 - Mars, le maléfique - en trigone à la conj. Lune - Chiron). Je l'ai déjà dis, mais on peut voir n'importe quoi, n'importe où.

En ce qui concerne le carré de Mercure (Maître d'asc, et de la M10) à la - large - conj. Lune - Chiron dans le thème de Méliès : cet homme a complétement été oublié du public (également représenté par la Lune, il me semble) et lui-même s'est fait oublier à partir de 1925, avec un rare et bref sursaut de popularité, le 16 Décembre 1929 (à vos transits, puisque vous y croyez ! ), journée pendant laquelle fut organisé un Gala à la Pleyel en l'honneur de Méliès après la découverte d'une cache de ses films parmi les possessions d'un riche propriétaire de mobilier. Un gala qui ne rapportera à Méliès, ni gloire, ni richesse... Il continuera de vivre dans une relative obscurité et surtout, dans la précarité. En 1932, la Mutuelle du Cinéma lui offre la possibilité d'être locataire de leur maison de retraite. Il part y vivre avec son épouse, Jehanne et sa petite-fille, Madeleine, et y demeure jusqu'à sa mort en 1938.



Deux ans après sa mort, ce que Méliès avait conservé de son œuvre (dessins, photos de plateau, objets magiques), se retrouve pillé... Un peu comme s'il était en quelque sorte "maudit" par-delà la mort, non-destiné (ou alors avec bien des difficultés) à passer à la postérité.

Voila, j'ai joué.

Remedios a écrit:

Chiron est l'exemple-type d'une interprétation où l'astrologue peut toujours retomber sur ses pattes.

Peut-être bien. Mais quand est-ce qu'un astrologue ne peut pas retomber sur ses pattes, en fait ? - Vraie question, qui peut, peut-être, paraître désagréable. Désolée -.

Je pense que pour ceux/celles qui aiment et font de l'astro-généalogie, le thème de Méliès peut être intéressant. Si certain(e)s ont la possibilité de récupérer les thèmes des enfants de Méliès, et surtout celui de sa petite-fille : elle "représente bien" simultanément deux thèmes de Chiron-Lune dans la vie de Méliès...

- L'orpheline recueillie,
- La gardienne de sa propriété intellectuelle / la porteuse de flambeau >> Lune maîtresse de la M11 chez Méliès (création de l'association >> Cinémathèque Méliès)

Peut-être une conjonction significative, en synastrie.

De même, peut-être serait t'il pertinent - si l'on s'attache vraiment à prouver que Chiron change quelque chose ou pas dans un thème - de se pencher sur le thème de Gaston Méliès (en comparaison avec le thème de Georges) qui, pendant un temps, a détenu le même rôle d'épigone que Madeleine. Mais, même avec tout ça... Est-ce que ça tendrait véritablement à prouver quelque chose ? ¯\_(ツ)_/¯

J'arrête de polluer le post de Glauque.