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 Les moines

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Nathan

Nathan

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MessageSujet: Les moines
Les moines I_icon_minipost_participateJeu 23 Fév 2017 - 18:49

Bonjour,

Un reportage intéressant sur le Mont-Saint-Michel et sur la spiritualité vécue là-bas.

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soph

soph

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MessageSujet: Re: Les moines
Les moines I_icon_minipost_participateVen 24 Fév 2017 - 9:49

Merci pour le doc!!!
Belle visite et beaux témoignages de foi!
"Donner la grâce" et le combat spirituel
8ème siècle.... Réfrectoire splendide!
La belle humilité, discrétion, simplicité et l'accueil chrétien fraternel
Ah!!!... la liturgie et les chants!!!! sunny
Oui, en effet, actuellement manque de connaissance et a priori sur les religieux et la religion
Manque de repère et de sens...
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Nathan

Nathan

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MessageSujet: Re: Les moines
Les moines I_icon_minipost_participateVen 24 Fév 2017 - 16:45

J'ai toujours été attiré par ces engagement pris au détriment de la vie sociétale et familiale. Il faut vraiment avoir une étincelle de foi pour pouvoir supporter les engagements que cela représente. Il était toujours bon pour ma part d'avoir des ermites qui conserve l'héritage historique et spirituel car aujourd'hui c'est un peu le fourre-tout au niveau de la religion. Je suis un peu chauvin avec ce magnifique monument construit dans notre région. Et puis l'archange Saint Michel est Normand et j'aime les histoires entre ce chef de la milice céleste et le Malin.
"Je l’avais vu d’abord de Cancale, ce château de fées planté dans la mer. Je l’avais vu confusément, ombre grise dressée sur le ciel brumeux.
Je le revis d’Avranches, au soleil couchant. L’immensité des sables était rouge, l’horizon était rouge, toute la baie démesurée était rouge ; seule, l’abbaye escarpée, poussée là-bas, loin de la terre, comme un manoir fantastique, stupéfiante comme un palais de rêve, invraisemblablement étrange et belle, restait presque noire dans les pourpres du jour mourant.
J’allai vers elle le lendemain dès l’aube, à travers les sables, l’œil tendu sur ce bijou monstrueux, grand comme une montagne, ciselé comme un camée et vaporeux comme une mousseline. Plus j’approchais, plus je me sentais soulevé d’admiration, car rien au monde peut-être n’est plus étonnant et plus parfait.
Et j’errai, surpris comme si j’avais découvert l’habitation d’un dieu à travers ces salles portées par des colonnes légères ou pesantes, à travers ces couloirs percés à jour, levant mes yeux émerveillés sur ces clochetons qui semblent des fusées parties vers le ciel et sur tout cet emmêlement incroyable de tourelles, de gargouilles, d’ornements sveltes et charmants, feu d’artifice de pierre, dentelle de granit, chef-d’œuvre d’architecture colossale et délicate.
Comme je restais en extase, un paysan bas-normand m’aborda et me raconta l’histoire de la grande querelle de saint Michel avec le diable.
Un sceptique de génie a dit : « Dieu a fait l’homme à son image, mais l’homme le lui a bien rendu. »
Ce mot est d’une éternelle vérité et il serait fort curieux de faire dans chaque continent l’histoire de la divinité locale, ainsi que l’histoire des saints patrons dans chacune de nos provinces. Le nègre a des idoles féroces, mangeuses d’hommes ; le mahométan polygame peuple son paradis de femmes ; les Grecs, en gens pratiques, avaient divinisé toutes les passions.
Chaque village de France est placé sous l’invocation d’un saint protecteur, modifié à l’image des habitants.
Or saint Michel veille sur la Basse-Normandie, saint Michel, l’ange radieux et victorieux, le porte-glaive, le héros du ciel, le triomphant, le dominateur de Satan.
Mais voici comment le Bas-Normand, rusé, cauteleux, sournois et chicanier, comprend et raconte la lutte du grand saint avec le diable.
Pour se mettre à l’abri des méchancetés du démon, son voisin, saint Michel construisit lui-même, en plein océan, cette habitation digne d’un archange ; et, seul, en effet, un pareil saint pouvait se créer une semblable résidence.
Mais, comme il redoutait encore les approches du Malin, il entoura son domaine de sables mouvants plus perfides que la mer.
Le diable habitait une humble chaumière sur la côte ; mais il possédait les prairies baignées d’eau salée, les belles terres grasses où poussent les récoltes lourdes, les riches vallées et les coteaux féconds de tout le pays ; tandis que le saint ne régnait que sur les sables. De sorte que Satan était riche, et saint Michel était pauvre comme un gueux.
Après quelques années de jeûne, le saint s’ennuya de cet état de choses et pensa à passer un compromis avec le diable ; mais la chose n’était guère facile, Satan tenant à ses moissons.
Il réfléchit pendant six mois ; puis, un matin, il s’achemina vers la terre. Le démon mangeait la soupe devant sa porte quand il aperçut le saint ; aussitôt il se précipita à sa rencontre, baisa le bas de sa manche, le fit entrer et lui offrit de se rafraîchir.
Après avoir bu une jatte de lait, saint Michel prit la parole :
– Je suis venu pour te proposer une bonne affaire.
Le diable, candide et sans défiance, répondit :
– Ça me va.
– Voici. Tu me céderas toutes tes terres.
Satan, inquiet, voulut parler :
– Mais...
Le saint reprit :
– Écoute d’abord. Tu me céderas toutes tes terres. Je me chargerai de l’entretien, du travail, des labourages, des semences, du fumage, de tout enfin, et nous partagerons la récolte par moitié. Est-ce dit ?
Le diable, naturellement paresseux, accepta.
Il demanda seulement en plus quelques-uns de ces délicieux surmulets qu’on pêche autour du mont solitaire. Saint Michel promit les poissons.
Ils se tapèrent dans la main, crachèrent de côté pour indiquer que l’affaire était faite, et le saint reprit :
– Tiens, je ne veux pas que tu aies à te plaindre de moi. Choisis ce que tu préfères : la partie des récoltes qui sera sur terre ou celle qui restera dans la terre.
Satan s’écria :
– Je prends celle qui sera sur terre.
– C’est entendu, dit le saint.
Et il s’en alla.
Or, six mois après, dans l’immense domaine du diable, on ne voyait que des carottes, des navets, des oignons, des salsifis, toutes les plantes dont les racines grasses sont bonnes et savoureuses, et dont la feuille inutile sert tout au plus à nourrir les bêtes.
Satan n’eut rien et voulut rompre le contrat, traitant saint Michel de « malicieux ».
Mais le saint avait pris goût à la culture ; il retourna retrouver le diable :
– Je t’assure que je n’y ai point pensé du tout ; ça s’est trouvé comme ça ; il n’y a point de ma faute. Et, pour te dédommager, je t’offre de prendre, cette année, tout ce qui se trouvera sous terre.
– Ça me va, dit Satan.
Au printemps suivant, toute l’étendue des terres de l’Esprit du mal était couverte de blés épais, d’avoines grosses comme des clochetons, de lins, de colzas magnifiques, de trèfles rouges, de pois, de choux, d’artichauts, de tout ce qui s’épanouit au soleil en graines ou en fruits.
Satan n’eut encore rien et se fâcha tout à fait.
Il reprit ses prés et ses labours et resta sourd à toutes les ouvertures nouvelles de son voisin.
Une année entière s’écoula. Du haut de son manoir isolé, saint Michel regardait la terre lointaine et féconde, et voyait le diable dirigeant les travaux, rentrant les récoltes, battant ses grains. Et il rageait, s’exaspérant de son impuissance. Ne pouvant plus duper Satan, il résolut de s’en venger, et il alla le prier à dîner pour le lundi suivant.
– Tu n’as pas été heureux dans tes affaires avec moi, disait-il, je le sais ; mais je ne veux pas qu’il reste de rancune entre nous, et je compte que tu viendras dîner avec moi. Je te ferai manger de bonnes choses.
Satan, aussi gourmand que paresseux, accepta bien vite. Au jour dit, il revêtit ses plus beaux habits et prit le chemin du Mont.
Saint Michel le fit asseoir à une table magnifique. On servit d’abord un vol-au-vent plein de crêtes et de rognons de coq, avec des boulettes de chair à saucisse, puis deux gros surmulets à la crème, puis une dinde blanche pleine de marrons confits dans du vin, puis un gigot de pré-salé, tendre comme du gâteau ; puis des légumes qui fondaient dans la bouche et de la bonne galette chaude, qui fumait en répandant un parfum de beurre.
On but du cidre pur, mousseux et sucré, et du vin rouge et capiteux, et, après chaque plat, on faisait un trou avec de la vieille eau-de-vie de pommes.
Le diable but et mangea comme un coffre, tant et si bien qu’il se trouva gêné.
Alors saint Michel, se levant formidable, s’écria d’une voix de tonnerre :
– Devant moi ! devant moi, canaille ! Tu oses... Devant moi...
Satan éperdu s’enfuit, et le saint, saisissant un bâton, le poursuivit.
Ils couraient par les salles basses, tournant autour des piliers, montaient les escaliers aériens, galopaient le long des corniches, sautaient de gargouille en gargouille. Le pauvre démon, malade à fendre l’âme, fuyait, souillant la demeure du saint. Il se trouva enfin sur la dernière terrasse, tout en haut, d’où l’on découvre la baie immense avec ses villes lointaines, ses sables et ses pâturages. Il ne pouvait échapper plus longtemps ; et le saint, lui jetant dans le dos un coup de pied furieux, le lança comme une balle à travers l’espace.
Il fila dans le ciel ainsi qu’un javelot, et s’en vint tomber lourdement devant la ville de Mortain. Les cornes de son front et les griffes de ses membres entrèrent profondément dans le rocher, qui garde pour l’éternité les traces de cette chute de Satan.
Il se releva boiteux, estropié jusqu’à la fin des siècles ; et, regardant au loin le Mont fatal, dressé comme un pic dans le soleil couchant, il comprit bien qu’il serait toujours vaincu dans cette lutte inégale, et il partit en traînant la jambe, se dirigeant vers des pays éloignés, abandonnant à son ennemi ses champs, ses coteaux, ses vallées et ses prés.
Et voilà comment saint Michel, patron des Normands, vainquit le diable.
Un autre peuple avait rêvé autrement cette bataille." Guy de Maupassant.
On sent véritablement une paix intérieure chez ce frère.
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soph

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MessageSujet: Re: Les moines
Les moines I_icon_minipost_participateSam 25 Fév 2017 - 8:22


Non y'a pas de fourre-tout ; aller vers les personnes qui nous correspondent smack
Merci pour ton texte!
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aspirante poétesse

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MessageSujet: Re: Les moines
Les moines I_icon_minipost_participateDim 26 Fév 2017 - 6:06

La plume de Maupassant est divine.
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Nathan

Nathan

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MessageSujet: Re: Les moines
Les moines I_icon_minipost_participateDim 26 Fév 2017 - 16:51

Un autre conte :
"Une légende affirme que le Mont-Saint-Michel a été construit par Satan qui s’en allait à plus de dix lieues à la ronde chercher des pierres qu’il attachait avec une sangle pour les charger sur son dos. C’est tellement vrai, qu’on rencontre encore sur la lande de la Perottière, en Dingé, une pierre qu’il a laissée, parce qu’elle était trop lourde, et qui porte l’empreinte de la sangle, ainsi que de la maigre échine du mauvais esprit.

L’archange Michel, de son côté, construisit pendant un hiver, un château de glace qui était, paraît-il, une merveille. Le diable en fut jaloux et lui proposa de l’échanger contre son œuvre. Saint Michel accepta et lui fit signer de son sang un marché bien en règle. Quand le diable eut apposé sa griffe, l’archange dit au soleil de rayer (luire), ce qui fit fondre le superbe château. Le diable fut bien penaud, mais il ne voulut pas le laisser voir, espérant bientôt prendre sa revanche.

Le démon proposa un jour à saint Michel de faire du seigle de moitié. « Tu fourniras la semence, dit il, et moi j’aurai la peine d’écobuer. » L’Archange accepta. Quand le grain fut mûr, saint Michel dit au diable :

— Que veux-tu pour ta part, le bas ou le haut ?

— Je veux le bas.

Saint Michel coupa les épis et lui laissa l’écot de sorte que l’ange mangea du pain et l’autre de la paille.

Satan ne se tint pas pour battu : il proposa de faire des pommes de terre en commun. Saint Michel y consentit. Lorsque les pommes de terre furent mûres, l’Archange dit au diable :

— Que veux-tu, le haut ou le bas ?

— Tu m’as roulé l’an dernier, mais cette fois je te tiens. Je prends le haut.

Saint Michel fit sa récolte de pommes de terre et, pour sa part, le diable n’eut que les tiges et les feuilles.

Au temps jadis, les bonnes gens de Hédé coupaient leur foin avec des ciseaux de tailleur, aussi n’avançaient-ils guère en besogne. Le diable seul, qui venait par là chercher de grosses pierres pour la construction du Mont-Saint-Michel, possédait un instrument qui coupait le foin d’une prairie en un rien de temps. Mais il ne s’en servait que la nuit et refusait de le prêter.

Son outil tenait du prodige ! Il abattait le foin en andains, c’est-à-dire en ligne, ce qui permettait aussitôt qu’il était sec d’en faire des mulons. Satan promit, un jour, à un mauvais sujet de ses amis, de lui couper son foin la nuit suivante. Saint Michel en fut informé et alla piquer des dents de herse, en fer, dans le pré du particulier. Puis il se cacha dans le creux d’un vieux chêne en attendant la nuit.

Le corps tout entier disparaissait dans l’arbre et la tête seule émergeait au milieu du feuillage. Vers minuit il entendit siffler derrière une haie et vit le diable se diriger vers la prairie. Arrivé à l’échalier, Satan s’arrêta, se mit à frapper avec un marteau sur le tranchant de son outil qu’il emmancha ensuite au bout d’un grand bâton. Puis il l’aiguisa tout debout, et, enfin d’un geste régulier des bras, le fit manœuvrer au milieu du foin qui l’entourait.

Lorsque l’instrument rencontra la première dent de herse, il s’ébrécha. Satan se mit à jurer comme un beau diable et continua son travail. A la seconde dent l’outil se brisa et le diable dit : « Bon, vl’a ma faux cassée ; il va falloir la porter à la forge. » Et il s’en alla toujours en jurant, vers le bourg de Dingé.

Le lendemain, Saint Michel se rendit chez le maréchal-ferrant et lui demanda si on lui avait apporté un outil à réparer.

— Oui, répondit le maréchal, et un outil comme je n’en ai jamais vu.

— Eh bien ! tu m’en fabriqueras un semblable, et je t’expliquerai ce qu’on peut en faire.

— Bien volontiers.
Saint Michel luttant contre le dragon
Saint Michel luttant contre le dragon au-dessus du Mont-Saint-Michel

Saint Michel ne fit pas comme le diable, il prêta sa faux et apprit à tout le monde à s’en servir. Voilà comment l’usage de cet instrument est devenu familier. En voyant des faux dans toutes les mains, Satan comprit que son secret avait été découvert, et il supposa tout de suite que Saint Michel l’avait épié. Furieux, exaspéré, il alla lui proposer un duel au bâton.

— J’accepte, répondit l’Archange, mais à une condition, c’est que ce sera dans un four.

— Où tu voudras.

Et tous les deux s’en allèrent vers le prochain village. Chemin faisant, saint Michel trouva une petite mailloche en bois qui sert aux femmes à écraser le chanvre et le lin avant de le broyer. Il la mit sous son bras et continua sa route.

Arrivé près d’un four, le diable prit par un bout le frigon ou perche à enfourner le foin, et se glissa dans le four. Saint Michel l’y suivit, et pendant que son compagnon tirait sur sa perche, beaucoup trop longue pour pouvoir entrer dans le four, il lui maillochait la tête à tour de bras.

— Grâce, grâce ! s’écria Satan ou tu vas me tuer.

— Je veux bien te faire grâce, mais à la condition que tu vas quitter le pays et que tu n’y reviendras plus.

Le marché fut conclu, et depuis cette époque, on n’a jamais revu le diable dans le canton de Hédé."
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aspirante poétesse

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MessageSujet: Re: Les moines
Les moines I_icon_minipost_participateDim 26 Fév 2017 - 19:42

C'est très beau...
Il y a un mois, j'ai fait un court séjour chez des carmélites.
J'ai eu quelques difficultés : le service d'hôtellerie n'était pas ouvert, je me suis fait dire "non" trois fois au téléphone. Mais, la troisième fois, j'ai demandé à la Prieure si je pouvais la rencontrer. Elle m'a fait venir au parloir une semaine plus tard. Je lui ai expliqué ma démarche, je lui ai avoué qu'un passage chez elles s’avérait maintenant nécessairement pour moi. Exceptionnellement, elle a ouvert l'hôtellerie.
Le monastère n'avait rien de majestueux, mais, l'important, c'est ce qu'on ressent quand on se trouve à l'intérieur. Malgré le fait qu'on ne puisse pénétrer la clôture (à moins de faire un stage de quatre ans !) ce genre d'expérience permet de mieux comprendre la vie monastique, qui se saisit difficilement d'un point de vue extérieur. Moi, par exemple, j'avais tendance à la sur-idéaliser.

DONZÉ, Marie-Ange, Rosine MAZIN, Femmes du silence, Paris, Hachette, 1982, 165 p.


"Contrairement à toute attente, un séjour chez les moniales m’est apparu aussi déroutant qu’un reportage en Chine ou tout autre pays lointain. Pourtant, celles qui vivent dans les monastères ont la même culture que moi, les mêmes racines, et, pour beaucoup, les mêmes révoltes et les mêmes espoirs. Longtemps, j’ai hésité à prendre contact avec ces femmes qui se sont senties un jour appelées sur les chemins de l’austérité, de la pauvreté, de l’humilité et du silence.

Les moniales, pour moi, répondaient jusqu’alors à l’image classique de la carmélite arpentant le cloître sombre d’un monastère enfoui dans la cité. Présence priante au cœur du monde, emprisonnée dans un lourd costume d’un autre âge. Des femmes qu’on ne rencontre jamais… Ombres ensoleillées dont le choix peut paraître, aujourd’hui, inutile et fou.

[...] La vie monastique est une aventure, peut-être la plus folle qui puisse se vivre aujourd’hui, une des plus exigeantes et des plus absolues en tout cas. L’essentiel de la vie des moniales ne peut se dire avec des mots. Elles m’ont si souvent répété : ‘Vous ne pouvez pas comprendre. Il faut être appelée… Vous n’avez pas la vocation…’ Alors, je me suis contentée de regarder et d’écouter, de provoquer, parfois, avec leur complicité silencieuse et bienveillante. Accepter de ne pas comprendre… Elles m’avaient prévenue dès notre première rencontre. Difficile règle du jeu. J’ai cherché, observé, attentivement, interrogé… les ‘mystérieuses’ ont gardé leur secret. Mais en filigrane, sur les sentiers que nous avons l’espace d’un instant empruntés ensemble, j’ai vu pousser des fleurs d’une rare qualité : la tolérance, la disponibilité, le respect de l’autre… et leur parfum était si enivrant, si inhabituel, qu’à chaque fois que j’ai quitté une communauté j’ai toujours eu besoin d’un temps de récupération pour me réadapter à l’univers d’où je venais, à son agressivité, à son clinquant. Non pas que la violence et la fadeur soient absentes de la clôture. On y rencontre, comme dans notre monde, toutes les passions, toutes les faiblesses, mais elles sont vécues différemment… ‘sous le regard de Dieu’, comme elles disent !"

Comment ne pas admirer une telle authenticité ?

marguerite
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MessageSujet: Re: Les moines
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